Des Indiens à l'ONU

 On ne voit pas tous les jours des Indiens à l'ONU. Une délégation de tribus indiennes est venue réclamer le respect des traités signés à l'occasion de la journée internationale des peuples autochtones et pour marquer les 400 ans du premier traité avec les colons européens. Les chefs indiens sont arrivés à cheval, coiffés de plumes sur la 1ère avenue. Effet garanti. 


Oren Lyons, chef de la nation iroquoise est déjà venu à plusieurs reprises manifester devant le siège des Nations unies. "En 1971, la police nous empêchait de traverser la rue. Aujourd'hui, nous sommes invités à parler. C'est un progrès". La police de New York a même prêté son haut-parleur pour permettre à l'un des chefs de mieux se faire entendre de la foule rassemblée devant l'ONU...


 

S'ils se tournent vers l'ONU c'est que ces nations indiennes ont épuisé tous les recours devant la justice américaine. En 2005, la nation Onondaga, membre de la confédération iroquoise, a engagé des poursuites contre l'Etat de New York, la ville de Syracuse et cinq compagnies, pour réclamer la restitution de terres que les Onondaga estiment avoit été saisies illégalement. Les tribunaux ont rejeté ces demandes. 

Aujourd'hui les tribus indiennes veulent moins la restitution de terres largement urbanisés que le respect de leur environnement. Les terres qu'il leur reste sont souvent rongées par la pollution. Pendant des décennies le lac Onondaga, un lac sacré pour les Iroquois, près de la frontière canadienne a servi de dépotoir pour produits chimiques. Le lac est aujourd'hui l'un des plus pollués des Etats-Unis. Une épaisse couche de mercure en tapisse le fond. 

"Le traité de 1613 (avec le royaume des Pays-Bas, ndr) stipulait que chacun reste de con côté de la rivière et n'interfère pas avec l'autre, rappelle Janet Rogers, de la nation des Mohicans. Bien sûr ça n'a pas été respecté. Aujourd'hui nous pouvons au moins travailler ensemble pour protéger l'environnement".