Archives de avril 2012

Bien entendu c'est "off"...

 Les moments les plus savoureux dans la vie d'un correspondant à l'ONU ce sont les "off", les causeries micro éteint pendant lesquelles les diplomates peuvent parler en toute franchise de ce se qui passe en coulisses. Cette semaine, pas moins de trois briefings "off the record" figuraient sur mon agenda.


Un ambassadeur avec des journalistes au Delegates Lounge, en 1950. UN Photo/MB 

Dans une instance comme l'ONU où les correspondants de  presse sont abreuvés de communiqués officiels insipides et "d'éléments de language" millimétrés par les capitales,  le "off" agit comme un mot magique et libératoire. C'est sous le sceau de l'anonymat que surgissent les analyses les plus brillantes, les commentaires les plus mordants.

Par exemple, nombre de diplomates doutent des chances de succès de la médiation de Kofi Annan en Syrie :

La lune de miel entre l'ONU et le Soudan du Sud est terminée

Les applaudissements du 9 juillet 2011 pour l'entrée du Soudan du Sud à l'ONU ont fait place aux menaces de sanctions ! En moins d'un an, les relations entre Juba et New York se sont nettement refroidies. L'offensive lancée par les sudistes sur le champ pétrolifère d'Heglig, juridiquement situé en territoire soudanais, a déçu les diplomates onusiens. Navi Pillay, la chargée des droits de l'homme, peu suspecte de sympathies pour Khartoum, parle d'une "occupation injustifiée". Quand le secrétaire général Ban Ki-moon a appelé le président sudiste Salva Kiir pour lui demander de retirer ses troupes, il s'est fait envoyer sur les roses : "Il m'a dit je vous ordonne de vous retirer d'Heglig. Je lui ai dit, vous n'êtes pas mon commandant ! " a lancé le président sud-soudanais devant les caméras et sous les applaudissements, dans un discours relatant cette conversation peu flatteuse pour le chef de l'ONU.