« L'enfer » de Mahmoud Abbas

Cette année, à New York, la vedette de l’Assemblée générale de l’ONU est incontestablement Mahmoud Abbas. Tout le monde veut le rencontrer. « C'est devenu l'enfer ! », a confié le président palestinien aux journalistes qui l'accompagnent.

La cohorte de diplomates, ministres et chefs d'Etat qui sollicitent une entrevue ont tous le même message : tenter de le convaincre de renoncer à présenter devant le Conseil de sécurité une demande d’adhésion de « l’Etat de Palestine » à l’ONU. C’est une « confrontation inutile » a lancé Tony Blair, le représentant du Quartet qui propose en échange aux Palestiniens… une déclaration de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la Russie et de l’ONU pour relancer sur de nouvelles les négociations avec Israël. Dans la délégation palestinienne, l’effort fait presque sourire. « Une nouvelle déclaration du Quartet ! Combien nous en avons eu et qu’est-ce qu’elles ont changé ? » a ironisé Yasser Abed Rabbo. Pour les Palestiniens, le recours à l’ONU est le reflet d’une profonde exaspération vis-à-vis du processus de paix et de la volonté de mettre l’administration Obama face à ses propres contradictions.
 
 « On ne peut pas faire croire indéfiniment aux Palestiniens qu'ils auront un Etat, sans jamais réaliser cette promesse », a reconnu le ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé, tout en dissuadant lui aussi Mahmoud Abbas d’aller devant le Conseil de sécurité. Pour l’heure, le président palestinien reste inflexible. Il a annoncé au secrétaire général Ban Ki-moon qu’il lui transmettra vendredi sa requête officielle. Le Conseil de sécurité sera alors sans doute tenté de retarder au maximum l’examen demande palestinienne afin qu’elle ne parvienne pas jusqu’à un vote.