Si les applaudissements de l’Assemblée générale de l’ONU sont un baromètre de popularité sur la scène internationale, alors celle de Barack Obama est en chute libre.
En 2009, pour sa première participation, le président américain était la vedette incontestée de l’AG. Un an plus tard, l'accueil était moins chaleureux, mais Barack Obama avait connu un certain succès en lançant à la tribune : « Quand nous reviendrons ici l'année prochaine, nous pourrions (…) accueillir un nouveau membre des Nations unies: un Etat de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël ». Cette année, Barack Obama n’a reçu que des applaudissements polis et distants.
Barack Obama a bien salué la reconnaissance par l’ONU d’un nouveau membre, mais il s’agissait du Conseil National de Transition libyen, pas de la Palestine. « Il a salué le « printemps arabe », mais il en a complètement dissocié les Palestiniens, comme si nous étions d’une autre planète », s’est agacée dans les couloirs la députée palestinienne Hanane Ashrawi. Pendant le discours, Mahmoud Abbas lui, avait sa mine des mauvais jours.
« C’était un discours de politique intérieur. Dans la vie politique américaine, il n’y a que des coups à prendre à afficher son soutien aux Palestiniens », analyse un diplomate. Les démocrates ont connu une cinglante défaite électorale la semaine dernière dans une circonscription de New York – qui leur était acquise depuis 1923 ! – face à un candidat auteur d’une fervente campagne pro-Israël. En insistant longuement dans son discours à l’ONU sur la sécurité d’Israël, sans mentionner la colonisation, Barack Obama avait surtout en tête de ne pas s’aliéner davantage les lobby pro-israéliens déjà largement acquis aux Républicains.
Delegates Lounge plonge dans les coulisses des Nations unies, entre les confidences des diplomates, les débats de l’Assemblée générale et les délibérations du Conseil de sécurité où s’établissent les rapports de force du monde actuel.
L'auteur
Karim Lebhour est correspondant de RFI aux Nations unies et à New York.