28 sept. 2011 - 01:00
Les diplomates parlent volontiers de « diplomatie musclée » à propos des ambitions régionales de la Turquie. La délégation turque l'a démontré de façon très littérale en faisant le coup de poing avec les policiers des Nations unies, pendant l’Assemblée générale. Un incident rarissime au siège de l’ONU.
La vidéo obtenue par Associated Press permet de se faire une idée.
Le pugilat s'est produit vendredi au quatrième étage du bâtiment. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan était en réunion lorsqu’il a entendu que le discours de Mahmoud Abbas allait commencer, avec un peu d’avance sur l’heure prévue. M. Erdogan s’est précipité vers l’Assemblée générale avec sa délégation. Les gardes de sécurité de l'ONU ont bloqué le passage et demandé aux Turcs de passer par le second étage. Selon plusieurs témoignages, Recep Tayyip Erdogan et sa délégation n’ont rien voulu savoir et ont tenté de forcer le passage, provoquant une sérieuse bousculade au cours de laquelle des coups violents ont été échangés.
Au moins un garde de l’ONU a été blessé aux côtes et hospitalisé. Des journalistes turcs présents lors de l'incident affirment de leur côté que le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a été physiquement bousculé, ce qui a provoqué la réaction violente de ses gardes du corps.
Ban Ki-moon présente ses excuses
L'affaire fait grand bruit, malgré les efforts des services de communication de Ban Ki moon pour le minimiser. Pressé de questions, Martin Nesirky, le porte-parole de Ban Ki-moon s’est contenté de parler d’un «
regrettable malentendu ». Le blog Turtle Bay a obtenu une copie d’un e-mail envoyé par un représentant syndical du personnel de l’ONU qui fait état de la « l’agressivé des gardes sécurité turcs » et de multiples incidents tout au long de la semaine. Surtout, le personnel de l'ONU comprend mal pourquoi le secrétaire général Ban Ki-moon s'est senti obligé de présenter ses excuses au Premier ministre turc après l’incident. Six gardes onusiens ont été suspendus. Aucune remontrance n'a été faite officiellement à la délégation turque qui semble pourtant avoir clairement manqué de sang-froid et de diplomatie.