Il aura fallu 17 tours de scrutin sur deux jours pour départager la Slovénie et l'Azerbaïdjan, les deux derniers candidats encore lice du groupe Europe Orientale. La Slovénie partait favorite. "L'Azerbaïdjan n'a même pas vraiment fait campagne", notait un diplomate. Au 5ème tour pourtant, l'Azerbaïdjan a pris l'avantage (96 / 95). Après 16 tours de scrutin, l'Azerbaïdjan avait un net avantage (116 / 77) et le ministre des Affaires étrangères slovène, Samuel Zbogar, visiblement amer, a retiré la candidature de son pays.

"L'AG ne voulait pas d'un cinquième Européen au Conseil (La France, La GB, l'Allemagne et le Portugal y sont déjà, ndr), constate un diplomate onusien qui explique le ralliement à l'Azerbaïdjan, un pays non aligné et musulman, par un sentiment anti-européen au sein de l'Assemblée générale. "L'Europe est malmenée", dit-il, prenant exemple des difficultés à faire passer la résolution de mai dernier pour renforcer le statut de l'Union européenne aux Nations unies.

L'Union européenne semble également souffrir d'une diplomatie complexée. Les 27 ambassadeurs européens à l'ONU, n'ont pas su monter au créneau pour promouvoir la candidature de la Slovénie, un pays jeune, démocratique et ami des droits de l'homme. "Le représentant russe lui parlait à tout le monde", note le même diplomate.

Avec la victoire de l'Azerbaïdjan, la Russie bénéficiera en effet d'un allié de poids au Conseil de sécurité à partir de janvier prochain.