01 déc. 2011 - 19:59
Les pays de l'Union africaine veulent en finir avec l'image d'une Cour pénale internationale « blanche » n'inculpant que des Africains. Ils ont obtenu satisfaction. La gambienne Fatou Bensouda est désormais seule en lice pour succèder à Luis Moreno Ocampo comme procureur de la CPI.
Fatou Bensouda, 50 ans sera officiellement désignée par l’Assemblée des Etats signataires du traité de Rome, le 12 décembre à New York. Elle occupe actuellement le poste de procureur adjoint de la CPI et faisait déjà figure de favorite. Sa nomination est désormais une certitude aprés le retrait de son principal concurrent, le tanzanien Mohamed Chande Othman. Elle entrera en fonction en juin 2012.
L'arrivée de Fatou Bensouda doit contrebalancer le sentiment largement répandu sur le continent selon lequel la CPI n'inculpe que des Africains. De fait, la majorité des poursuites de la CPI concernent l'Afrique. Laurent Gbagbo, Mouammar Gaddafi, Omar el- Bechir ou des chefs de milices en République démocratique du Congo en sont les exemples les plus récents.
En réalité, le premier chef de l’Etat en exercice à avoir été remis à la justice internationale est l’ex-président de la Serbie Slobodan Milosevic, en juin 2001. Il a été suivi à La Haye par Radovan Karadzic, l’ancien dirigeant serbe de Bosnie et le général Ratko Maldic.
La CPI pourrait aussi se charger d’autres dossiers comme le Yémen. Un accord signé le 23 novembre à Ryad inclut une clause d'immunité pour le président Abdallah Saleh et ses proches. « Le droit international ne prévoit pas d'immunité à la carte, assure Christian Wenaweser, président de l'Assemblée des Etats parties de la CPI. C'est un accord politique auquel personne ne saurait être légalement tenu et certainement pas la Cour pénale internationale. »