Un officiel de l'ONU s'affiche avec le président soudanais El-Bashir au mariage d'Idriss Déby

 Dans une lettre adressée à Ban Ki-moon, Human Rights Watch  s'indigne de la présence du représentant spécial de l'ONU pour le Darfour, Ibrahim Gambari, au mariage du président tchadien Idriss Déby au cours duquel l'officiel onusien s'est affiché avec le président soudanais Omar El-Bashir, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI).

 

Ibrahim Gambari salue Moussa Hilal, le père de la mariée, le 20 janvier à Khartoum. REUTERS/ Mohamed Nureldin Abdallah
 
Les célébrations du mariage entre le président tchadien et Amani Moussa Hilal, fille du chef des milices Janjawid au Darfour, ont eu lieu le 20 janvier dernier à Khartoum. Le président soudanais Omar El-Bashir y assistait. 
 
Human Rights Watch rappelle qu'Omar El-Bashir « fait l'objet de deux mandats d'arrêts de la CPI pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerres » commis au Darfour. La présence d'Ibrahim Gambari à ses côtés est en violation des régles de l'ONU qui stipulent que « la présence de représentant de l'ONU dans des cérémonies avec des personnes inculpées par la CPI doit être évitée », note l'organisation de défense des droits de l'homme. Une autre règle exclut spécifiquement les « appels de courtoisie, réceptions, photos, apparitions publiques » avec le président Al-Bashir. 
 
« Les images de M.Gambari embrassant le président el-Béchir ont largement circulé, montrant aux victimes du Darfour que le chef de la MINUAD (Mission conjointe UA-ONU) fraternise avec des criminels de guerre présumés », écrit HRW.

Le département des opérations de maintien de la paix (DPKO) a tenté d’expliquer qu’Ibrahim Gambari « n'avait pas la maîtrise de la liste des invités ». En réponse à une question de RFI, le porte-parole de Ban Ki-moon, Martin Nesirky, a précisé qu'il a été demandé à Mr Gambari « d'éviter à l'avenir ce genre de rencontres, aussi non intentionnelles soient-elles. »

 

1 Comments

C'est complétement stupide de demander à quelqu'un qui dirige une mission de la paix dans un pays de ne pas saluer le président de ce pays même si des chef-d'accusation pèsent sur lui. Saluer fait parti de la politesse à moins qu'à l'ONU, il s'agit d'un geste politique. Je suis surpris du courrier de Ban Ki Moon, asiatique de son état, avec tout le back-ground culturel asiatique de la politesse, de se renier pour servir autant le machiavélisme diplomatique. Je ne suis pas d'accord du tout de la politique de Bechir mais, cette réaction, confirme la tendance complaisante de l'ONU d'être toujours à la botte du camp occidental.