L'ONU dément vouloir envahir le Texas...

Non, l'ONU n'a pas l'intention d'envahir le Texas ! N'en déplaise au juge texan Tom Head, le porte-parole du secrétaire général Ban Ki-moon, Martin Nesirky, a jugé ses allégations sur un possible envoi de troupes onusiennes au Texas "absolument ridicules".

 

Le juge du Comté de Lubbock Tom Head a confié à la chaîne Fox News (voir vidéo) se préparer à l'arriver de troupes de l'ONU au Texas lors de la "guerre civile" qu'il prédit.

"Si le président Obama est réélu, il va essayer de céder la souveraineté des Etats-Unis à l'ONU. Si cela se produit, les gens vont se révolter. Il y aura des émeutes, peut-être même une guerre civile et l'ONU enverra des troupes", s'est exclamé le juge. "Si cela arrive, je me tiendrai face à leurs blindés et je leur dirai : vous ne rentrez pas ici", a-t-il poursuivi.

L'idée est d'autant plus saugrenue que l'ONU n'a pas d'armée. Les casques bleus sont détachés par leurs armées nationales pendant la durée de leur mission (le Népal, l'Inde, le Pakistan sont de gros contributeurs de troupes). L'ONU a souvent bien du mal à trouver les troupes nécessaires pour le maintien de la paix en RDC, en Somalie ou au Soudan du Sud. 

Dans un article très amusant Why the U.N won't invade Texas : it would lose, l'analyste Richard Gowan s'est amusé à comparer la puissance de feu de la Garde Nationale texane à celle de l'ONU. Conclusion : les casques bleus seraient écrasés en 24 ou 48h !  

Sans compter évidemment qu'une telle opération ne passerait jamais le veto du Conseil de sécurité... 

Les raisons de cette tartufferie sont ailleurs. En agitant le menace de l'ONU, le juge Tom Head entend justifier une hausse d'impôt de 1,7% dans son Comté pour mieux équiper les forces de police. 

La réthorique anti-ONU est revient régulièrement dans la bouche de certains élus américains. L'un des mythes les plus tenaces est celui concernant des "hélicoptères noirs" utilisés par l'ONU pour patrouiller dans le ciel américain. 

Plus prosaïquement, en mai dernier, des élus républicains ont bloqué la ratification du Traité sur la mer par les Etats-Unis au motif que cela reviendrait à céder à l'ONU la souveraineté sur les forces navales américaines. De guerre lasse, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton s'était exclamé : "Je ne sais vraiment pas où ils vont chercher tout ça".