Bilan de l'Assemblée générale de l'ONU : impasse au Proche-Orient, quelques progrès en Afrique

La 67ème assemblée générale des Nations unies s’est achevé sur un constat d’impuissance pour les dossiers du Moyen-Orient et quelques avancées sur les questions africaines.
 
UN Photo/J Carrier
 
Revue des principaux dossiers :
 
Syrie : aucun progrès
 
Un grand nombre d’orateurs ont abordé la situation en Syrie dans leurs discours devant l’Assemblée générale et le conflit syrien a fait l’objet de plusieurs réunions. En dépit de cette attention, aucun progrès notable n’a été fait. L’opposition syrienne, dont quelques représentants ont fait le déplacement à New York, s’est vue promettre 15 millions de dollars d’aide supplémentaires par les Etats-Unis, principalement sous forme d’équipement de communication et de formation. Le front des anti-Assad mise désormais la capacité des insurgés à étendre leur contrôle sur le terrain. « Si l’opposition parvient à s’unifier pour gérer une zone libérée, l’aide internationale prendra une dimension nouvelle, a jugé le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders sur l’antenne de RFI. On pourra alors imaginer une aide militaire pour protéger cette zone des bombardements aériens. »
 
 
Mali : une impulsion politique
 
Le Mali est le dossier sur lequel cette Assemblée générale a permis les plus grandes avancées. La réunion sur le Sahel organisée par Ban Ki-moon, en présence de François Hollande et de plusieurs chefs d’Etat du continent a donné l’impulsion politique nécessaire sur ce dossier enlisé depuis des mois. Le Premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a officiellement demandé le déploiement d’une force militaire internationale pour aider l’armée malienne a reprendre les territoires occupées du Nord.
 
Si le principe d’une intervention est acquis, les détails opérationnels demeurent très flous. La composition de cette force, son mandat, son financement et son calendrier de déploiement n’ont pas été décidés. La France va présenter au Conseil de sécurité une résolution que Laurent Fabius veut voir adoptée « dans les jours qui viennent ». Les officiels onusiens sont plus prudents. Les membres du Conseil ne donneront leur feu vert qu’en présence d’un plan détaillé. Cette opération ne débutera vraisemblablement pas avant plusieurs mois
 
 
RDC  / Rwanda : une photo symbole
 
UN Photo/Eskinder Debebe 
 
La poignée de main entre Paul Kagamé et Joseph Kabila pendant cette Assemblée générale est un symbole important. En revanche, la réunion à huit clos consacrée à la situation dans l’Est du Congo n’a pas donné de résultats. Plusieurs participants se sont agacés du refus du Rwanda de signer une déclaration conjointe qui devait inclure une condamnation de plusieurs officiers du mouvement rebelle M23.
 

L’Iran : La « bombe » de Benyamin Netanyahu
 
La bombe dessinée brandit par Benyamin Netanyahu à la tribune de l’ONU pour marteler la nécessité de fixer « une ligne rouge » au programme nucléaire iranien restera comme une image forte de cette 67ème assemblée générale. Rapidement tournée en dérision sur les réseaux sociaux, ce dessin est à la fois un pied de nez aux diplomates onusiens (« Si vous ne comprenez pas, je vous fais un dessin ») et coup de communication. La « bombe » du Premier ministre israélien était le lendemain à la une de tous les grands quotidiens américains.
 
Mahmoud Ahmadinejad de son côté ne s’est pas livré à ses habituelles provocations enflammées, se contentant dans ce qui était sans doute sa dernière apparition à la tribune de l’ONU, d’appeler de ses voeux un « nouvel ordre mondial » au cours d'un discours parfois décousu et surréaliste. « Son seule crime cette année, c’était l’incohérence », a résumé un diplomate occidental.
 
Birmanie : une note d'espoir
 
Le discours du président birman Thein Sein, le premier président civil depuis cinq décennies, a été un moment marquant de l’Assemblée générale. Thein Sein a appelé la communauté internationale à porter « un regard neuf » sur la Birmanie et assuré que son était sur la voie irréversible de la démocratie.
 
Palestine : les grands absents
 
Les Palestiniens ont brillé cette année par leur discrétion. Après avoir brandit l’année dernière à la tribune la demande de reconnaissance de la Palestine, Mahmoud Abbas s’est exprimé en fin de semaine, devant une assemblée générale à moitié vide. Le président palestinien a indiqué qu’il demandera un statut d’Etat non membre de l’ONU pour la Palestine. Il a pris soin de ne pas donner de date, pour ne pas fâcher le parrain américain avant l’élection présidentielle du 6 novembre.  

1 Comments

Nous ne savons plus quoi penser des nombreuses réunions qui se tiennent au jour le jour relatives à la question malienne. Si ce n'est pas l'Onu, c'est la Cedeao. Trêves de gaspillage de fonds et de salive pour passer à l'action ou laisser nous en paix.